Tout savoir sur l’histoire de la broderie

par | Fév 19, 2020 | Mode | 0 commentaires

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La beauté d’un tissu dépend du matériau de conception, des motifs et de la couleur. Les motifs brodés apportent généralement une touche de charme supplémentaire. En effet, on s’accorde souvent à dire qu’un tissu brodé est généralement plus beau qu’un non brodé. La broderie désigne tout ornement d’un tissu avec des motifs ou dessins cousus en textures variées à l’aide de fils coloriés. Le mot broderie a été utilisé pour la première fois à la fin du XIIe siècle. Il désignait alors les motifs qui ornaient les vêtements des prélats. Il a par la suite été employé pour désigner les tissus qui portaient des motifs décoratifs. Cependant, l’art de la broderie en lui-même existait déjà bien avant le 12e siècle.

La broderie dans l’Antiquité

Si vous êtes amateur de tissus anciens, vous serez toujours émerveillé chaque fois que vous découvrez une sélection de broderies et tentures anciennes sur des sites spécialisés proposant des tentures, tapisseries, tissus, broderies ainsi que divers objets anciens tels que des galons dorés ou des paravents.

Au-delà de la finesse du travail des brodeurs, l’authenticité des motifs a également de quoi impressionner. Pour mieux découvrir cet univers, il convient donc de s’intéresser à l’histoire de la broderie.

La toile la plus ancienne connue vient d’Égypte. Les Égyptiens de l’Antiquité étaient reconnus pour leurs talents de brodeurs. Tout comme plusieurs peuples de la Méditerranée, les Égyptiens excellaient dans cet art. Même s’il n’existe pas beaucoup de tissus brodés de cette époque, les quelques traces qu’il en reste témoignent fidèlement d’un remarquable savoir-faire. Il convient de noter que la broderie s’est aussi développée en Perse, en Palestine et à Babylone.

La broderie au Moyen-Âge

Il est difficile de retracer avec précision l’histoire de la broderie avant le VIe siècle. C’est donc au Moyen-Âge que débute réellement l’histoire de cet art de l’ornement des tissus. Durant l’époque de la Byzance médiévale, la plupart des habits de la cour et des vêtements de prélats étaient brodés grâce à des modèles d’origine persane. Et l’influence de l’art byzantin s’est étendue à l’Europe. C’est ainsi qu’on retrouve de nombreux modèles de broderies byzantines sur les vêtements ecclésiastiques du Saint-Empire au cours du Xe siècle.

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Parmi les broderies médiévales, la plus célèbre est la tapisserie de Bayeux. Même si elle porte le nom de « tapisserie », elle est d’un point de vue technique une broderie. Elle a été réalisée au cours du XIe siècle. À l’époque, les châtelaines utilisaient le point de croix, célèbre technique de broderie, pour dessiner des motifs sur les tapis que les marins rapportaient d’Orient entre le Xe et le XIIIe siècle.

La broderie à l’époque de la Renaissance

La technique de broderie la plus utilisée à l’époque était le point de croix. Elle s’est rapidement répandue dans toute l’Europe et est même devenue la base de l’éducation des jeunes filles. La broderie à cette époque était grandement favorisée par l’église, qui est naturellement une grande consommatrice de tissus avec des motifs.

Cette période a alors favorisé l’apparition du sampler ou marquoir. C’est un morceau de tissu qu’utilisaient les jeunes filles pour s’exercer à l’art de la broderie. Par la suite, ce tissu restait dans la famille de la jeune fille pour faire partie intégrante du patrimoine familial, se transmettant de génération en génération. Dans le temps, les jeunes filles y brodaient des figures grecques, des symboles religieux et des fleurs.

La broderie du XVIe au XVIIe siècle

À partir du XVe siècle, la broderie portera le nom de peinture à l’aiguille. Pendant cette période sont apparus des motifs brodés à l’or nu en Italie. Le peintre Antonio del Pollaiolo et certains de ces confrères ont dessiné des scènes qui devaient être représentées sur des tissus par des brodeurs.

Toutefois, la broderie décorative continuait son bonhomme de chemin avec notamment la broderie blanc sur blanc. C’était une broderie qui permettait de décorer les autels et les costumes des paysans. Elle était réalisée sur des étoffes de lin.

Durant cette période, la broderie était influencée par la culture des pays. Par exemple, en Espagne, on sentait l’influence islamique dans les broderies. La broderie en laine noire sur lin blanc était notamment très populaire. En Allemagne, l’art de la broderie fut influencé par la culture protestante, se popularisant progressivement dans toute l’Europe centrale et orientale. La broderie servait alors à la décoration des linges de maison avec des fleurs et motifs géométriques.

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La broderie du XVIIe au XVIIIe siècle

La révolution rouge du XVIIe siècle a considérablement transformé l’art de la broderie en Europe. Avec l’arrivée des nouveaux colorants naturels qui permettent de teindre les fils en couleur rouge, les broderies au point de croix changent de couleur et deviennent rouges sur un fond blanc. Le marquoir des jeunes femmes aussi change d’apparence, arborant désormais des textes écrits en plus des motifs traditionnels. Le marquoir devint alors presque une sorte de tableau.

Les anciennes techniques de broderie continuent d’être utilisées au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle. Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, la broderie blanche de Saxe gagna en popularité. Il en fut de même pour la broderie sur laine, qui permettait alors de dessiner des motifs sur des vêtements pour hommes et pour femmes, ou encore sur des tentures. Les motifs deviennent alors bien plus réalistes et l’on assiste également à l’apparition des tout premiers motifs de paysage.

C’est dans ce contexte qu’en 1770, paraît un ouvrage qui détaillait les différentes techniques et les styles de broderie. Cet ouvrage avait été publié par Charles-Germain de Saint-Aubin, brodeur du roi.

La broderie du XIXe au XXe siècle

Le XIXe siècle marque l’arrivée des scènes champêtres parmi les motifs de broderie. Il marque aussi la fin du point de croix. Les canevas Pénélope apparaissent et amènent les brodeurs à broder à petit et demi-point. En parallèle, l’évolution de la chimie et le développement de l’industrie du textile facilitent de plus en plus le travail des brodeurs. On remarque également la disponibilité d’un grand nombre de fils en couleurs diverses et une certaine diversification des tissus.

Le véritable déclin du point de croix commence au début du XXe siècle. La plupart des brodeurs passent alors à des techniques de broderie plus raffinées et beaucoup plus complexes. Dans le même temps, de nombreuses femmes abandonnent la broderie et l’art tombe quelque peu dans l’oubli.

Il faut attendre les années 1980 pour que la broderie connaisse un nouvel essor, avec notamment le retour à la mode du très célèbre point de croix.

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